mercredi 4 avril 2018

Chronique: Wolven


Hazenberg, autrefois ville ouvrière active et florissante, s’enlise depuis plusieurs années dans la morosité et les souvenirs. Lilly, Max, Olli ou Kip, tous s’ennuient ferme et tout est bon pour tuer le temps.  Mais à part traîner dans des soirées, jouer à la console ou zoner avec des potes, il n’y pas grand-chose d’autre à faire pour un ado à Hazenberg. Dès les premières pages, les plans serrés sur les visages et les corps des personnages plantent le décor de Wolven, celui d’un monde en sursis, déserté par les adultes et dont les adolescents ont désormais fait leur terrain de jeu. Ces derniers déambulent dans des paysages dépeuplés, des zones en friche où planent constamment une menace diffuse et un étrange sentiment d’abandon... Derrière les Brecht Evens, Simon Spruyt ou Olivier Schrauwen, commence à émerger une nouvelle génération d’auteurs flamands talentueux dont font partie Enzo Smits et Ward ZwartWolven, leur premier ouvrage traduit en français, sonde le spleen adolescent au travers d’un récit tout en ambiance, marqué par la dilatation de l’espace-temps et le superbe graphisme de Zwart. Énigmatique et envoûtant !!   (Philippe)

Wolven de Enzo Smits et Ward Zwart, Editions Même pas mal,24,70€ (26,00)

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